IP6 : un booster de l’immunité pour lutter contre le cancer

L’Inositol héxaphosphate (IP6) est un composé naturel présent dans beaucoup de plantes, légumes et aliments à haute teneur en fibres, comme les céréales. Il est aussi retrouvé dans nos cellules et toutes celles des mammifères, où il joue un rôle central dans la transduction des signaux inter et intra-cellulaires, la prolifération cellulaire et la différenciation [1].

Reconnu depuis longtemps comme un antioxydant [2], IP6 a récemment été l’objet de plusieurs études pour son rôle préventif dans le cancer et sa participation à la réduction de la taille des tumeurs et de l’expansion des métastases déjà existantes [3]. En plus de ces fonctions majeures, il est également impliqué dans l’amélioration de notre système immunitaire, la diminution du cholestérol et le maintien d’une fonction rénale adéquate.

IP6 : l’avenir de la lutte contre les maladies associées au vieillissement

IP6 est une molécule rapidement absorbée, contrairement à ce que sa structure chimique aurait pu laisser penser. En effet, les charges et l’encombrement des six groupements phosphate de la molécule (« hexaphosphate ») auraient pu poser problème lors d’une supplémentation orale en IP6. Il est au final absorbé puis déphosphorylé pour donner des dérivés d’inositol avec un nombre de phosphates plus bas, comme l’inositol triphosphate (IP3), un acteur central de la signalisation cellulaire lipidique.

Une action anti-cancer

En plus de réduire la prolifération cellulaire, IP6 permet de réduire la différenciation des cellules malignes. Pour rappel, le cancer est lié à des cellules qui, non seulement se divisent très vite, mais perdent également une partie des signaux qui garantissent le devenir physiologique d’une cellule : des cellules du colon, par exemple, vont devenir, au fil de leurs divisions, des cellules de moins en moins différenciées dont le phénotype sera de plus en plus éloigné de leur fonction. C’est comme cela que des cellules normales perdent leur fonction initiale et deviennent des cellules tumorales. Une supplémentation en IP6 a montré une baisse de ce processus et une redirection des cellules tumorales vers un phénotype plus proche des cellules de l’organe dans lequel la tumeur s’est développée [3]. Le boost immunitaire également observé lors de la supplémentation en IP6, combiné à ses effets antioxydants, contribue à former un environnement toxique pour le développement des tumeurs et participe ainsi à leur destruction [4]. La combinaison de l’inositol (le précurseur d’IP6) et d’IP6 a montré des effets très prometteurs chez l’animal en terme de lutte contre le cancer [4]. Une étude pilote menée chez des patients en phase avancée de cancer du colon a démontré une efficacité sur la réduction des effets secondaires lié à la chimiothérapie accompagnée d’une diminution de la taille des tumeurs et des métastases observées [5].

Une étude récente a démontré un effet sur P53 et P21, deux protéines centrales dans le cycle cellulaire : IP6 inhibe P21, induisant un arrêt du cycle cellulaire dépendant de P53, permettant d’éliminer les cellules tumorales et d’activer l’apoptose des cellules déficientes [6]. Il existe probablement d’autres mécanismes d’action expliquant l’effet anti-cancer de IP6 mais ils sont peu connus et font l’objet d’études encore en cours.

Une action sur d’autres maladies liées au vieillissement

IP6 a des effets assez variés sur la santé humaine

Il favorise la diminution de la formation des calculs rénaux grâce à la réduction de l’hypercalcémie responsable de la formation de ces calculs [7]. En plus du métabolisme du calcium, c’est également un régulateur du métabolisme du zinc et du fer.

Il a un effet hypocholestérolémiant qui peut présenter des intérêts majeurs dans le cadre de la prise en charge des maladies métaboliques, comme le diabète ou l’hyperlipidémie, mais aussi dans les maladies cardio-vasculaires [8].

Il inhibe l’agrégation plaquettaire [9] et a un effet protecteur sur le cœur après un infarctus (problématique de l’ischémie-reperfusion) [10], deux processus centraux dans le management des maladies cardio-vasculaires.

Il a un effet sur la vision, en particulier sur la dégénérescence maculaire, qui a pu être grandement améliorée lors d’une étude pilote [11].

Il a effet probable sur les maladies neurodégénératives [12].

Une action pro-immunitaire

IP6 est connu pour son action sur le système immunitaire. Il est en effet un activateur des cellules NK (natural killer), un sous-groupe de lymphocytes qui constitue notre première ligne de défense en cas de maladies inconnues de notre système [13]. C’est l’une des caractéristiques qui en fait un anti-cancer puissant, mais aussi un booster général de notre système immunitaire.

Globalement, IP6 est une molécule très prometteuse qui nécessite encore des essais cliniques afin d’élucider totalement son rôle anti-vieillissement et ses mécanismes d’action.

  • Nombre de publications : environ 50
  • Molécule disponible : précurseur (inositol) et IP6 en vente libre
  • Mode d’administration : par voie orale
  • Posologie : dépendante de l’application et de la molécule choisie. Pour le précurseur, on retrouve des posologies aux alentours de 1000 à 2000 mg par jour, en prévention. Lorsque IP6 et inositol sont combinés, les posologies vont de 500 mg à 3000 mg par jour, en prévention. Pour le traitement, ou l’accompagnement d’une chimiothérapie, il faudra voir cela avec votre médecin.

Risques / Incertitudes

Peu d’effets secondaires ont été répertoriés mais une anémie peut avoir lieu, en particulier chez les femmes en âge d’avoir des enfants. Du fait de son activité anti-agrégante, la prise d’IP6 peut entrainer une fluidification du sang et provoquer des saignements plus longs.

IP6 a été classé dans les compléments GRAS (Generally Recognized As Safe).

Source : www.longlonglife.org